Les Habits Noirs est une association ayant des centres d'intérêt diversifiés mais tous centrés autour de la littérature populaire, du roman noir, du polar et de sa diffusion : de l'édition de livres, revues, CD, DVD, sites Internet à l'organisation d'événements destinés à les promouvoir.

En 2012

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mardi 4 novembre 2008

Avec...


Tony Hillerman vient de mourir à Albuquerque à l'âge de 83 ans. Il est né en 1925 à Sacred Heart (Oklahoma). Ca fait un choc après Crumley et Mc Donald. Le destin français d'Hillerman aurait pu être écourté car son livre, Le peuple de l'ombre, édité one shot à la Série Noire, quand celle-ci ne pratiquait pas une politique d'auteurs, fut oublié dans les caves rue Sébastien-Bottin. En 1986, François Guérif, installé chez Rivages-Noir, publie Là où dansent les morts, livre magique qui nous fait pénétrer dans le monde des réserves indiennes du Nouveau Mexique, le monde des Shamans, des croyances, du passé Zuni. Après ça, les traductions rendent hommage à l'un des plus grands romanciers noirs du siècle. 
Chez Hillerman, tout est lent. Au moment où l'écriture polar, dopée par la vitesse et le style télégraphique (Ellroy, Piece) indique le sens de l'histoire, Tony prend le contre pied et propose des enquêtes patientes, brulées par le soleil, réflectives et ancrées dans le territoire indien aux mille tourments anciens. Deux flics mènent les enquêtes chez Hillerman : Joe Leaphorn et Jim Chee. Ils avancent, sans certitudes, plongeant dans l'histoire de la nation indienne pour en extraire un semblant de vérité. Il y aurait beaucoup à dire sur l'oeuvre d'Hillerman mais le mieux est encore de lire ses livres et de commencer par le magnifique Là où dansent les morts. Femme qui écoute est excellent et Porteurs de peaux également. 
L'écrivain va terriblement manquer à la littérature noire mondiale. On peut le voir chez lui et en interview dans l'excellent livre de Stuart Kaminsky, Behind the mystery, disponible sur commande dans les librairies américaines de Paris. Lire également le numéro 2 de Temps Noir (La voix du polar, par Marc Michaud).

L'image est celle de la couverture de son autobiographie parue en France en 2006, et présentée ainsi : 
"Quand j'essaie de résumer mes soixante-quinze années, je dois reconnaître que dans leur immense majorité ce sont des instants de bonheur", écrit Tony Hillerman dans ce récit autobiographique, plein de pudeur et d'élégance. Il y souligne l'importance de l'éducation reçue de ses parents, l'apprentissage du respect, du don de soi, et nous permet de mieux comprendre comment on peut adhérer aux valeurs religieuses et spirituelles d'une autre culture, celle des navajos, tout en demeurant fidèle à la sienne. En un peu plus d'une vingtaine de livres, le créateur du célèbre tandem Leaphorn-Chee s'est imposé comme un auteur phare de "l'ethno-polar".

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