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En 2012

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vendredi 31 octobre 2008

Let's get lost for William Claxton


Le photographe américain William Claxton, qui s'est rendu célèbre en immortalisant les grands jazzmen des années 1950, des stars de cinéma et en réalisant des photographies de mode est mort le 11 octobre dernier à l'âge de 80 ans après des problèmes cardiaques. 

Aux Habits Noirs, nous sommes quelques uns à aimer foncièrement le jazz, indissociable du roman noir, du cinéma relevant du genre, comme de toute l'iconographie urbaine ou road movie qui en découle. 
Alors forcément, nous sommes tristes de la disparition de William Claxton : les arts jazz-polar-photographie-cinéma resteront à jamais indissociablement liés à travers lui et au moins deux stars de cinéma noir aussi disparue  :  Steve Mc Queen et  Franck Sinatra.

Amoureux du jazz qu'il ne dissociait pas de la photographie noir et blanc (il est fameux pour une formule : "Le jazz dans les yeux"), William Claxton avait réalisé des portraits de grands noms comme Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Mel Torme, Duke Ellington, Thelonious Monk ou encore Stan Getz.  

Ainsi que l'écrit Francis Marmande dans Le Monde
"Petite moustache, grande élégance, William Claxton, dont les clichés auront servi à tout, à l'histoire, au mythe et aux calendriers, n'entretient pas seulement une certaine idée du jazz, il la propage. Ses photos de couvertures de disques marquent la carrière du musicien qui, grâce à lui, devient évidemment plus qu'un trompettiste. (...)
S'associant à la création de la Pacific Jazz Records, William Claxton lance à la fois un label et son image vaporeuse, le style West Coast. Aussi savant que nonchalant, souvent associé aux stupéfiants, le jazz West Coast suscite autant d'engouement que de critiques. Pour le reste, son train-train est celui des photographes à la mode : fiançailles ou mariages divers et variés avec des top models, palmiers et piscines mauves en forme de coeur, la vie gracieuse." 

Une des icones de Claxton est un personnage parfait, sublime, beau comme un ange noir, au destin tragique de polar, le trompettiste West Coast Chet Baker qu'il a suivi précisément de 1952 à 1957 (ci-dessous au piano, -on ne saurait trop vous recommander en passant de lire son autobiographie, qui est avec celles de Charlie Mingus et d'Art Pepper, l'un des trois ouvrages indispensables pour percevoir à quel point jazz, drogues, excès et prisons sont liés).

Francis Marmande écrit encore : "Du jazz comme "art de l'instant", dit-il, Claxton se fait metteur en scène en noir et blanc, selon cadrages et ambiances inégalés, trop esthètes comme il convient. Il voit, il entend tout : "La photographie est le jazz du regard." En compagnie du musicologue Joachim E. Berendt, il traverse les Etats-Unis. Dans leur carnet de notes, JazzLife (Taschen, 2005), défilent toutes les légendes, de Muddy Waters à Miles Davis en passant par Ella Fitzgerald, sur fond de road movie et de photos d'une Nouvelle- Orléans désormais disparue."

On trouvera des photographies de Claxton sur son site officiel, ainsi qu'ici et ici.

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